AccueilblogLes traumatismes des violences faites aux enfants

Les traumatismes des violences faites aux enfants

Un silence assourdissant et un scandale sanitaire, social et humain

Les enfants victimes de violences, qu’ils soient victimes directes ou témoins, sont dans leur immense majorité abandonnées sans protection , ni soins. Les violences qu’ils subissent ( physiques, psychologiques et sexuelles ), le plus souvent intra familiales ou institutionnelles et commises par des personnes censées les protéger, sont une atteinte très graves à leurs droits, à leur dignité et à leur intégrité physique et psychique.

Bien que ce soient des délits ou des crimes (viols, acte de barbarie, etc. ) avec circonstances aggravantes, elles restent très rarement identifiées et signalées. Non seulement les enfants victimes se retrouvent à survivre seuls face à des violences auxquelles il leur est impossible d’échapper mais ils sont également condamnés à survivre seuls aux conséquences psychotraumatiques qu’elles entraînent et plus particulièrement à leur symptôme principal – la mémoire traumatique – qui leur faisant revivre les violences à l’identique s’apparente à une véritable torture qui n’en finit pas.

La loi du silence et le déni des conséquences psychotraumatiques

De toutes les violences, les violences envers les enfants sont certainement les plus cachées. La loi du silence  y règne en maître. Les violences sont très peu dépistées et leurs conséquences psychotraumatiques rarement diagnostiquées par des professionnels de la santé qui n’ont pas été formé pendant leurs études. Or, les conséquences psychotraumatiques sont graves. Si elles ne sont pas pris en charge de façon spécifique, elles peuvent durer des années, des dizaines d’années voire toute une vie.

Alors que pour une exposition traumatique en générale ,le risque que s’installent les troubles psychotraumatiques est de 24 % pour les violences physiques dans le cadre d’une maltraitance ou d’enfants témoins de violences, il est de 50 à 60 %, lors de violences sexuelles,  ou d’actes de barbarie, il est de plus de 80 % !!! Les troubles psychotraumatiques sont une réponse universelle et normale, présente chez toutes les victimes dans les jours et les semaines qui suivent un traumatisme, ils s’installent dans la durée si rien n’est fait pour protéger ni soigner les victimes.

Il y a une tradition de sous estimation des violences faites aux mineurs, de leur gravité et de leur fréquence (plus de 20 % des enfants en seraient victimes, plus de 50 % des viols sont commis sur des mineurs. Une tradition de la banalisation d’une grande partie de celle ci, voire de justification de celle ci (châtiments corporels ) à laquelle s’ajoute une  méconnaissance de la gravité des conséquences sur la santé des violences. Il y a également une méconnaissances des conséquences sociales des violences sur l’apprentissage, sur les capacités cognitives, sur la socialisation, sur les risques de conduites associales et de délinquance, sur les risques d’être à nouveau victimes de violences ou d’en être auteur ( l’OMS a reconnu en 2010 que la principale cause pour subir ou commettre des violences et d’en avoir subi ) et une stigmatisation des troubles de la conduite et des troubles du comportement des enfants et des adolscents, troublent qui masquent une souffrance non reconnue, ainsi qu’une banalisation des signes de souffrance mis sous le compte de l’adolescence et à l’inverse une dramatisation de symptômes psychotraumatiques ( dissociatifs et intrusifs ) parfois étiquetés psychotiques et traités.